Le Journal des Entreprises : Sequoiasoft en route vers le leadership

Sequoiasoft en route vers le leadership. Sequoiasoft, spécialisé dans l'édition de logiciels à destination des acteurs du tourisme évoluant sur les marchés de l'hébergement et du bien-être, vient de finaliser coup sur coup deux opérations d'envergure. En effet, après avoir levé mi-mai la somme de 5 M€ auprès de Midi Capital et de X-Ange Private Equity, filiale d'investissement de la Banque Postale, le groupe sophipolitain vient de conclure sa première opération de croissance externe en s'offrant la branche CHR (Café, Hôtellerie, restauration) de Cegid, premier éditeur français de logiciels de gestion avec un chiffre d'affaires de 260 M€ pour 2 000 collaborateurs, et permet à Sequoiasoft de changer de dimension. Aussi, le groupe, qui a clos son dernier exercice sur un chiffre d'affaires de 5,8 M€, pour un résultat net de 500 K€, double-t-il de volume pour peser près de 10 M€, avec 80 collaborateurs et trois agences à Chambéry, Sophia Antipolis et Lyon, dont l'ouverture est prévue cet été. Et Sequoiasoft de se placer de facto sur le podium français du petit monde du PMS (Property Management System, ou système de gestion d'exploitation de sites) avec plus de 2 000 établissements équipés et quelque 35 millions de nuitées par an.

Alliance stratégique

 Né en 2010, Sequoiasoft est le fruit d'une alliance de deux PME, Softbooking et ADN-informatique, qui ont bien compris que, face à un environnement concurrentiel tendu, seule l'union fait la force. D'un côté, Softbooking (3,5 M€ de CA en 2013), basée à Sophia Antipolis, édite et commercialise Resalys, un logiciel dans le cloud spécialisé dans la gestion et la réservation de résidences de tourisme et d'hôtellerie de plein air. De l'autre, ADN-informatique (2,3 M€ de CA), situé à Chambéry, compte à son actif deux offres complémentaires, Homing pour les hôtels résidences indépendantes, et Nymphéa pour les centres de bien-être. Chacune des deux entreprises ayant son pré carré, l'hôtellerie de plein air pour l'Azuréenne, qui annonce occuper 28 % des parts du marché français, et les centres de bien-être, spas et thalassothérapies, sur lesquels la Savoyarde revendique le leadership. Soit, deux marchés en forte hausse, mais somme toute contraints au regard des ambitions affichées par Sequoiasoft. "Pour devenir le partenaire de référence des acteurs du tourisme, cela supposait d'élargir notre champ d'activité, jusqu'alors axé vacances et bien-être, au segment hôtellerie-restauration", explique Patrice Guyot. L'acquisition de la branche CHR de Cegid va dans ce sens, Sequoiasoft complète son offre, en récupérant deux solutions logicielles installées à ce jour dans 1 450 sites clients, et entend accélérer son développement en pesant sur un secteur "où aucun acteur significatif n'émerge" souligne Patrice Guyot. Pour l'instant.

Réorganistation à l’œuvre

Au 1^er janvier 2015, les trois structures fusionneront sous la bannière Sequoiasoft qui intégrera l'ensemble des produits sur une même plateforme, baptisée pour l'heure Kaméléon. Une solution unique devrait émerger d'ici à deux ans, regroupant les différentes offres de gestion et d'exploitation des sites dédiées à l'hébergement touristique, la restauration et le bien-être. "Cela nous ouvrira de nombreuses portes, dont celle des resorts pour lesquels nous serons en mesure de répondre à tous leurs besoins avec un seul outil", avance Patrice Guyot qui ambitionne de devenir "le SAP de l'Hospitality". Le groupe, qui sera réorganisé en deux business units - moyens et grands comptes d'une part, petits comptes d'autre part -, entend adapter son offre globale à trois marchés cibles : les indépendants, les chaînes et les agences de voyage en ligne. Ces dernières constituent par ailleurs l'un des principaux leviers pour accentuer le positionnement du groupe à l'export, où quelques incursions ont déjà eu lieu en Hollande, en Grande-Bretagne et en Allemagne. En outre, un VIE (Volontariat International en Entreprise) est actuellement en poste à San Mateo, aux États-Unis, afin d'identifier les angles d'attaque du marché américain. Sequoiasoft s'est ainsi fixé l'objectif ambitieux d'atteindre les 20 M€ de chiffre d'affaires en 2018, et de devenir le n°1 des éditeurs européens sur ses marchés.

Par Gaëlle Cloarec